L'esprit dans l'aporie du temps

Esquisse

Jean-Yves Lacoste

pp. 22-79

La présente étude esquisse une logique, puis une aporétique, de l'expérience du temps. A l'intersection du temps objectif du monde et du temps construit dans la conscience, la philosophie du corps, et donc la pensée de la mort, permet ici de thématiser le rapport qui unit intériorité et extériorité. Face à la phénoménologie husserlienne, qui pense le temps dans l'oubli de la mort, la phénoménologie heidegge- rienne donne les moyens théoriques de mesurer la temporalisation à la facticité de l'être vers la mort. Mais en pensant la fin sous la catégorie de la totalisation ou de l'accomplissement, il semble que Heidegger soulève des difficultés qu'il laisse irrésolues. La fin, précisément, n'accomplit pas: ce que manifeste, plutôt que l'affirmation heideggerienne de la «mort propre», l'inaccomplissement rendu patent par la mort de l'autre homme. La thèse de l'article est que l'enjeu de la temporalité (relation extatique et appel infini de sens) en transgresse la condition (le corps et la mort). Mais cette transgression n'est philosophiquement interprétable que dans l'horizon de la mort: l'expérience du temps est donc aporétique, essentiellement.

Publication details

Full citation:

Lacoste, J. (1987). L'esprit dans l'aporie du temps: Esquisse. Revue philosophique de Louvain 85 (65), pp. 22-79.

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