Quand l'interpellation interpelle les linguistes

l'activité interpellative, un " objet de recherche difficile à cerner " ?

Catherine Détrie

Si l’interpellation est généralement définie comme un acte allocutif dans les divers manuels de grammaire, elle n’est pas autrement caractérisée, à l’exception notable de Charaudeau (1992). Cet article s’attache donc à proposer une définition linguistique de la notion d’interpellation, mais aussi de l’activité interpellative, et cela dans le cadre d’une approche énonciativo-discursive. Il pose ensuite l’idée d’une gradualité dans la force interpellative des termes supports de l’acte interpellatif, l’interpellation ne s’effectuant pas en tout ou rien. En effet, les formes utilisées, dans des co(n)textes différents, peuvent être plutôt préparatoires à l’interpellation ou véritablement interpellatives, ou encore peuvent superposer un autre acte à l’interpellation. Enfin il aborde le comportement tout à fait irrégulier sur le plan syntaxique des formes interpellatives, leur syntaxe non intégrative signalant la lecture pragmatique qu’on doit en faire. L’interpellation s’avère de la sorte un acte complexe, aux limites floues, mais dont la constante est de travailler la construction intersubjective, la façon d’interpeller étant totalement significative du rapport projeté, et, au-delà, de la réaction supposée d’autrui à la construction de ce rapport.

Publication details

DOI: 10.4000/corela.1671

Full citation:

Détrie, C. (2010). Quand l'interpellation interpelle les linguistes: l'activité interpellative, un " objet de recherche difficile à cerner " ?. Corela 8 (HS), pp. n/a.

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