Patrick Flack: Idée, expression, vécu: la question du sens entre phénoménologie et structuralisme

Idée, Expression, Vécu: La question du sens entre phénoménologie et structuralisme Book Cover Idée, Expression, Vécu: La question du sens entre phénoménologie et structuralisme
Échanges Littéraires
Patrick Flack
Hermann
2018
Paperback

Reviewed by: Anna Yampolskaya (National Research University Higher School of Economics, Moscow, Russia)

Le livre récent de Patrick Flack Idée, expression, vécu : la question du sens entre phénoménologie et structuralisme, paru chez Hermann en 2018, réunit onze études en histoire des idées, mais la portée de ce recueil va bien au-delà du questionnement purement historique. Le formalisme russe comme source d’inspiration pour le structuralisme plus tardif, l’art en tant que mode singulier d’interrogation sur la réalité, la recherche d’un sens nouveau du sensible – telles sont des grandes lignes de cet ouvrage ambitieux et provocant. La combinaison de la recherche historique avec les études théoriques permet à Patrick Flack de repenser l’héritage du formalisme russe et de l’établir comme un courant de la pensée véritablement philosophique et non seulement littéraire. La question du signe comme lieu de l’articulation et la cristallisation du sens, le rôle cruciale de l’expressivité dans l’institution du sens de l’œuvre littéraire guident le développement du questionnement philosophique de ce livre.

Dans l’introduction l’auteur entre en polémique avec l’historiographie « occidentale » qui rejette l’existence d’une source commune au structuralisme et à la phénoménologie en les décrivant comme des traditions concurrentes et absolument disjointes. Ce débat lui fournira la base factographique nécessaire pour consolider ses intuitions théoriques. Ainsi, Patrick Flack propose de changer radicalement la perspective historiographique en rejetant le point de vue largement répandu selon lequel le structuralisme est né de deux parents français, à savoir Saussure et Lévi-Strauss. L’autre modèle historiographique, le modèle « Est-Ouest », souligne le rôle de l’école de linguistique pragoise aussi bien que des traditions allemandes dans le développement du structuralisme, ou plutôt des structuralismes. Bien que moins réductionniste que le premier, elle ne répond pas à la question concernant les relations entre ces deux structuralismes, pragois et français. Le troisième modèle, en intégrant les acquis conceptuels des deux premiers, cherche à montrer toute la richesse des racines intellectuelles germaniques et slaves du structuralisme en dépassant les abstractions méthodologiques propres aux modèles mentionnés ci-dessus, où plutôt à révéler leur caractère artificiel et contingent. C’est dans cette perspective que l’examen analytique et historique du formalisme russe apparaît comme une affaire de l’urgence philosophique.

La but de la première partie de cet ouvrage, Idée et forme : le projet épistémologique du formalisme russe, est de dévoiler toute la complexité de la situation historique aussi bien que théorique en rendant compte du rôle de figures apparemment secondaires du mouvement formaliste russe. Patrick Flack construit un cadre théorique général afin de décrire les relations compliquées qui se sont développées entre le formalisme russe, ses sources néokantiennes et son héritage structuraliste. Dans son premier chapitre, Le formalisme russe entre ferment néokantien et linguistique structurale, l’auteur montre que l’idée de la science littéraire en tant que science rigoureuse qui constitue le cœur de l’approche formaliste est génétiquement liée à l’influence néokantienne sur la pensée russe. Sa thèse dépasse l’affirmation courante selon laquelle la présence constante des idées néokantiennes a « façonné le contexte intellectuel » générale de l’époque. C’est l’épistémologie des écoles de Marbourg et de Bade, leur méthodisme étroit qui a servi comme un catalyseur pour la méthode du formalisme russe naissant et, subséquemment, pour la méthode de la linguistique structurale. La nouvelle science spécifique de la « littérarité », de la « poéticité » ne deviendrait une vraie science qu’à la condition que sa méthode soit adaptée à son objet ; dans cette thèse de Rickert, Flack reconnaît le fondement de l’épistémologie formaliste. C’est grâce à cette intuition initiale que les théoriciens russes ont réussi dans leur projet ambitieux. Le passage analogue du néokantisme à la théorie du langage se trouve dans l’itinéraire philosophique de Hendrik Pos, une autre figure presque oubliée par les historiens des idées ; la dette de l’école pragoise à ce penseur original est discutée en détail dans le septième chapitre de ce livre.

Le manque de références directes aux sources néokantiennes dans les ouvrages formalistes s’explique, selon Patrick Flack, par le climat politique des années 1920 ; par contre, des adversaires marxistes du formalisme, dont un certain Trotski, ont souligné la parenté du formalisme avec les courants « idéalistes ». Bien que l’existence même des persécutions marxistes ne puisse être récusée, l’hypothèse de Flack devrait, à mon avis, être précisée. Les noms mêmes de Natorp ou Rickert ne pouvaient certes pas apparaître dans les ouvrages publiés après 1924 dans un contexte positif, mais les références directes et indirectes à Husserl sont bien présentes dans les protocoles du Cercle Linguistique de Moscou du début des années 1920 ; toute une polémique a existé entre les « husserliens » comme Gustav Chpet et Grigorii Vinokur et leur adversaire, Boris Iarkho. Ce dernier était un partisan célèbre de la refondation méthodologique de la science de la littérature ; en prenant une posture critique envers Husserl tout comme envers Rickert et sa distinction entre les sciences de la culture et les sciences de la nature, il défendait l’idéal de la science rigoureuse mais l’interprétait à la manière positiviste et non néokantienne.

Cette petite excursion dans la querelle méthodologique qui eut lieu au sein de l’école formelle nous permet de relever la problématique ainsi que les vrais enjeux de cette thèse : une question apparemment purement historique concernant le rôle du néokantisme dans la genèse du structuralisme et du formalisme russe est tacitement inscrite dans la perspective épistémologique concernant la relation étroite qui existe entre la méthode d’une science et son objet. Est-ce l’objet qui détermine sa méthode, comme chez Heidegger ou les néokantiens, ou est-ce plutôt la méthode spécifique qui donne accès à l’objet, voire le fait paraître en tant qu’objet tout à fait nouveau ? Afin de consolider son approche, dans le chapitre suivant Patrick Flack nous propose une lecture méticuleuse de l’article célèbre d’André Biély, poète-symboliste et théoricien du vers, au sujet de l’héritage du linguiste ukrainien Alexandr Potebnia. Ce texte incontournable d’André Biély a été commenté plusieurs fois par divers spécialistes des études slaves ; l’interprétation qui nous est offerte ici sert à établir Biély en tant que figure-clé dans le passage du néokantisme au (proto)structuralisme. Dès lors, la percée de Biély est surtout méthodologique et épistémologique car il a réussi à purifier les intuitions géniales de Potebnia de son psychologisme démodé; cela permit à Biély de poser le fondement transcendantal d’une nouvelle science qui combinait linguistique et esthétique. Cette thèse de Flack fait écho à celle d’un autre adversaire des formalistes, Victor Jirmounski, selon laquelle le nœud du système de Potebnia est sa méthode même, qui consiste en un rapprochement théorique entre la poétique et la science générale du langage. Ici on ne saurait passer sous silence la polémique implicite entre Flack et Tzvetan Todorov. En radicalisant la position du formaliste Boris Eichenbaum, Todorov affirme que chez les formalistes russes il n’y avait pas de théorie, il n’y avait pas de méthode, mais seulement « une manière de construire l’objet d’études », et que c’est cette absence de méthode et une naïveté presque positiviste qui conduisit l’école formaliste à la crise interne et à sa dissolution postérieure. Ainsi la généalogie épistémologique ébauchée par Flack permet de réévaluer certaines présuppositions répandues sur la signification et le destin mêmes du mouvement formaliste.

Néanmoins, les formalistes ont été assez attentifs à certains aspects théoriques apportés par les approches psychologisantes, positivistes ou socio-historiques. Le troisième chapitre, intitulé Deux théories du vers et une typologie du rythme musical, discute l’influence des théoriciens de la phonologie, Sievers et Beckung, sur la théorie du vers de Roman Jakobson. Le désaccord théorique n’empêche pas Jakobson d’apprécier la technique superbe et la pénétration des chercheurs allemands et de reprendre leurs intuitions sur une base méthodologique différente. Flack souligne l’importance des études empiriques en général pour le développement de la méthode (proto)structuraliste de l’analyse du vers aussi bien que la nécessité de contextualiser la méthode formaliste dans un cadre international et multidisciplinaire. Les relations compliquées du formalisme avec le marxisme sont illustrées par l’exemple des travaux de Rosalia Shor. La transition subtile de cette chercheuse peu connue du formalisme au marxisme éclaire la tendance générale qui a existé dans les années 1920 quand les figures majeures de la science naissante du vers, dont Ossip Brik, Lev Iakubinski ou Lev Polivanov, se sont ouvertes à la problématique socio-culturelle incarnée dans la pensée marxiste. Si le formalisme classique a fait rompre le lien entre la signification et l’expression, l’insistance des « jeunes » formalistes sur le caractère intersubjectif et historique de la signification les amène au réexamen de la théorie de l’expression.

Dans la deuxième partie du livre, L’expression entre idée et vécu : phénoménologie et structuralisme à Prague, l’auteur discute la notion d’expression chez les phénoménologues et les proto-structuralistes. Dans le chapitre Le moment phénoménologique de la linguistique structurale, il introduit la lectrice dans le contexte général des discussions sur le rôle de la phénoménologie dans la pensée de Jakobson. En rejetant les deux positions extrêmes, celles de Elmar Holenstein et d’Aage Hansel-Löve, Flack cherche à développer une approche plus équilibrée : en accentuant l’influence du premier Husserl sur Jakobson, il renonce à considérer la théorie de ce dernier comme « structuralisme phénoménologique ». Le problème clé est celui de la réduction : étant donné que Jakobson n’a jamais travaillé sous la réduction eidétique et transcendantale prise à la lettre, il faut conclure qu’on ne peut pas le ranger parmi les adeptes de la doctrine husserlienne. Mais les ressources de la méthode phénoménologique ne se limitent pas à l’héritage de son fondateur. L’auteur ébauche une perspective méthodologique dans laquelle il sera possible de poser la question sur l’affinité interne entre la phénoménologie plus tardive (surtout Chpet et Merleau-Ponty) et la linguistique structurale (Jakobson, Pos). Les chapitres suivants contiennent des recherches détaillées sur l’interprétation de la notion d’expression chez Jakobson, Husserl et Merleau-Ponty (chapitre Ausdruck – Vyraženie – Expression) et chez Hendrik Pos (chapitre Hendrik Pos : une philosophie entre idée et vécu).

Le rapprochement productif entre Jakobson et la tradition phénoménologique dépasse le cadre étroit de la question : des « échos » de la réduction dans l’approche jakobsonien sont-ils suffisants pour l’inscrire dans l’histoire du mouvement phénoménologique ? Flack reformule la théorie jakobsonienne du langage poétique en termes phénoménologiques afin de montrer la « complémentarité » des positions structuraliste et phénoménologique. Si pour Husserl l’expression n’est qu’un « véhicule du sens logique déjà formé » , chez Jakobson comme chez Chklovski le processus de la perception de l’expression contribue à la formation même du sens. La visée de l’expression, caractérisant, selon Jakobson, la perception esthétique de l’œuvre d’art présuppose la valeur autonome de la perception du signe expressif. C’est la structure perceptive du signe qui rend possible sa participation au processus de l’institution du sens ; dès lors, le langage cesse d’être un pur moyen de communication de la pensée déjà faite, mais « un phénomène poétique de plein droit ». Mais il y a un prix à payer pour cette réélaboration de la relation entre langage et perception : le rôle du sujet transcendantal comme producteur et donateur du sens est remplacé par la structure poétique du langage en tant que structure essentiellement anonyme. L’auteur montre qu’un « compromis » entre cette deux positions se trouve dans la philosophie de Merleau-Ponty : sa conception d’un sujet incarné, impliqué dans l’acte de l’expression au niveau corporel et moteur, lui permet d’intégrer les découvertes principales de Husserl et de Jakobson.

Dans le chapitre suivant Patrick Flack nous offre une biographie intellectuelle du penseur hollandais Hendrik Pos. La signification de sa pensée très originale pour le développement de la phénoménologie, du néokantisme aussi bien que de la linguistique structurale, est souvent méconnue, bien que son rôle d’intermédiaire entre des camps philosophiques différents mérite une attention particulière. On ne peut que féliciter l’auteur qui a comblé cette lacune importante dans le domaine de l’histoire des idées.

La troisième partie de ce recueil, Vers le sens du vécu : perspectives esthétiques et littéraires, unit trois recherches sur les enchevêtrements entre la phénoménologie et l’expérience artistique. La première, De l’objet esthétique à la forme sensible : phénoménologie de l’avant-garde russe, contient une tentative méritoire de déduire une nouvelle théorie phénoménologique de la lecture de la poésie transmentale russe (zaum). Patrick Flack souligne que la phénoménologie esthétique « objectiviste » de Waldemar Conrad, Moritz Geiger et Emil Utitz, contemporains des Cubo-futuristes, des poètes de zaum et des expressionnistes allemands, n’était pas capable de relever le défi de l’art nouveau. Il fallait une « radicalisation » des conceptions phénoménologiques du sensible pour que la phénoménologie de l’art non-figuratif devienne possible. Mais la théorie de la défamiliarisation est aussi insuffisante pour cela, parce que chez Chklovski l’acte de perception garde encore la relation à « des unités de sens toujours déjà constituées » ; dans cette perspective l’art ne cherche qu’à « re-sensibiliser » aux choses, mais il reste tributaire à l’ordre du monde stable et déjà construit. Selon Patrick Flack, dans ce contexte on peut même parler de «conservatisme ontologique » de Chklovski. Une autre vision de l’expérience sensible se trouve dans la poésie transmentale. Flack nous propose une herméneutique phénoménologisante de deux poèmes de Velimir Khlebnikov et de Vasili Kamenski, qui fait écho à la lecture classique de ces auteurs par Jakobson et Vinokur. Les poèmes transmentaux « n’ont pas d’objet » ; selon la formule célèbre de Jakobson, « ce que Husserl appelle dinglicher Bezug est absent ». Pourtant ces poèmes ne sont pas dénués de sens ; la forme poétique est vécue en tant que phénomène autonome. La forme sensible concrète s’articule pour elle-même et non comme un signe référant à quelque chose d’autre. L’ébauche de la réflexion théorique sur ce sujet se trouve dans Fragments esthétiques de Gustav Chpet aussi bien que dans les écrits de Maxim Königsberg (comme l’avait déjà montré Maxim Šapir). Le chapitre suivant, Dans l’ombre du structuralisme : Chklovski, Merleau-Ponty et … Chpet ?, fournit plus de détail sur la phénoménologie chpetienne et sa relation avec les idées de Chklovski et de Merleau-Ponty.

Bien que plus court que les autres, cet essai est très riche en idées nouvelles et productives. L’auteur trace ici le destin du concept chklovskien de défamiliarisation entre formalisme russe, phénoménologie et structuralisme en proposant une interprétation « ontologisante » ou plutôt « onto-esthétisante » de ce concept. La défamiliarisation apparaît à la lectrice non comme un procédé esthétique, mais comme le mode privilégiée de la donation des objets perceptifs. Dans cette perspective la défamiliarisation devient une vraie méthode philosophique, analogue à celle de la phénoménologie génétique : le sens des objet déjà fait, compris en tant que pure présence à soi, est remplacé par le sens en formation, qui est ouvert à des transformations et des déformations. Chklovski lui-même ne semble pas avoir pris conscience de la portée ontologique de sa théorie ; son développement chez Jakobson représente la « réduction linguistique » de ce concept. Il est repris par Jakobson sous la forme de la fonction poétique du langage : dans la poésie le mot est perçu avant tout comme mot dans la concrétude de sa forme acoustique et sémantique et non comme simple substitut de la réalité externe. Dès lors, la travail même de la défamiliarisation se fait à l’intérieur du langage qui devient le « médium spécifique, possédant une phénoménalité propre qui conditionne son fonctionnement et son articulation ». Mais du point de vue du sens perceptif, la théorie de la fonction poétique n’est qu’un pas en arrière : chez Jakobson l’approche génétique au signe contraste avec la stance statique en ce qui concerne le sens de l’objet réel. Le sens de l’objet perceptif ne dépend pas de sa « structuration par le signe », insiste Patrick Flack. Selon lui, c’est chez Merleau-Ponty que la présence incomplète devient l’objet de l’analyse phénoménologique : le sens perceptif ne devient accessible qu’à la phénoménologie expressive. Pourtant, la pensée de Gustav Chpet constitue une autre voie d’accès à la plénitude du sens : c’est grâce à la « forme interne » que le sens perceptif peut être conçu comme une corrélation entre extériorité sensible et intériorité perceptive. La question du sens perceptif a besoin d’une « double approche », phénoménologique aussi bien que structuraliste, et ainsi le rôle de Chpet dans l’élaboration d’une conception de la perception « esthétique » qui ouvre essentiellement le monde, est très important.

Le dernier chapitre de l’ouvrage, Structures temporelles dans la poétique des formalistes russe : répétition, accord, rythme, série du vers, est consacré au travaux de Brik, Kouchner et Tynianov. Le but principal de cet essai est de montrer comment la dimension temporelle de la poésie a été interprétée dans la pensée (proto)structuraliste du formalisme russe. Bien que dans la plupart de textes formalistes l’analyse du temps semble être complètement absent, il y a un certain nombre d’études dans lesquelles il joue un rôle privilégié ; comme l’indique Patrick Flack, cela peut apporter un éclairage nouveau sur la différence entre formalisme russe et structuralisme français. L’auteur souligne le caractère processuel de la défamiliarisation qui réactive la sensation d’une chose comme « sensation en train de se faire et non pas déjà faite » ; cela signifie que la structure temporelle de la subjectivité est présupposée par le projet chklovskien. Mais c’est chez Ossip Brik dans ses Répétitions sonores (1917) que la problématique temporelle dans les études du vers a été introduite. La temporalité intrinsèque au rythme poétique a été étudiée par Boris Kouchner dans Les accords sonnants (1917) et encore par Brik dans Rythme et syntaxe, où Brik a de facto montré que le temps est un élément constructif et productif de la structure poétique. La démarche décisive se trouve dans Le problème de la langue du vers de Tynianov (1924), qui contient l’esquisse d’une conception dans laquelle la fonction constitutive du temps apparaît comme indispensable pour « l’ébranlement de la signification » composant le trait foncier de la structure du vers. L’auteur conclut que selon Tynianov le sens du vers dépend essentiellement de sa temporalité.

Le livre de Patrick Flack s’arrête ici, mais l’appétit intellectuel de la lectrice n’est pas satisfait, il n’est que stimulé par ce recueil si riche par les sujets historiques et philosophiques divers. Le formalisme russe y est décrit comme un mouvement de la pensée dont la signification ne peut être saisie que dans le contexte général de l’histoire de la philosophie européenne du XXe siècle. Ou plutôt, l’histoire intellectuelle de l’Europe ne peut pas être envisagé sans sa partie slave, si souvent oubliée ou négligée. En décrivant l’enracinement du formalisme russe dans la pensée allemande, surtout dans le néokantisme et la phénoménologie naissante, aussi bien que sa parenté avec la pensée française, Patrick Flack nous rappelle toute la complexité de l’aventure spirituelle européenne.

Patrick Flack: Idée, Expression, Vécu: La question du sens entre phénoménologie et structuralisme, Hermann, 2018

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