Entre histoire de l'art à Vienne et archéologie en Dalmatie, Alois Riegl et la question d'un nouveau rapport au patrimoine romain

Georg Vasold

pp. 43-55

Immédiatement après le rattachement en 1815 du Royaume de Dalmatie à la couronne des Habsbourg, les archéologues et historiens de l’art autrichiens firent montre d’un intérêt accru à l’égard de la culture dalmate. L’article cherche à montrer de quelle manière cet intérêt académique s’imbrique avec des buts politiques, économiques et religieux. Rudolf von Eitelberger, le fondateur de ce qu’il est convenu d’appeler l’école viennoise de l’histoire de l’art, doit en particulier être qualifié de soutien complaisant à la ligne officielle viennoise. Son intérêt, à n’en pas douter personnel, pour l’art dalmate de l’Antiquité tardive, fut l’objet d’une instrumentalisation politique : la célébration volubile de la Dalmatie antique de la part d’Eitleberger était un moyen bienvenu pour affirmer l’infériorité de la population slave et de sa culture. Cette forme répressive de culture politique ne changea que vers 1900, lorsque Alois Riegl, en charge de la gestion du patrimoine, postula la valeur absolument égale de tous les arts, qu’il soit romain, slave, ancien ou moderne.

Publication details

DOI: 10.4000/rgi.1337

Full citation:

Vasold, G. (2012). Entre histoire de l'art à Vienne et archéologie en Dalmatie, Alois Riegl et la question d'un nouveau rapport au patrimoine romain. Revue germanique internationale 16, pp. 43-55.

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