Une entreprise orientaliste. Identité scientifique et échelles de rayonnement du Musée Guimet à l'époque de sa fondation

Pascale Rabault-Feuerhahn

pp. 79-98

La biographie d’Émile Guimet, fondateur en 1879 à Lyon d’un musée des religions, est bien connue. Guimet a en effet laissé des écrits autobiographiques dont les faits saillants furent, dès son époque, largement relayés dans différents comptes rendus relatifs au musée. Sa figure d’industriel voyageur semble inscrire d’emblée le musée dans une dimension transnationale. Mais au-delà de cet arrière-plan biographique, la dimension transnationale du Musée demande à être envisagée de manière plus globale et systématique. Si, en philanthrope, Émile Guimet souhaitait contribuer à la diffusion du savoir vers les classes populaires à travers tout le territoire, le déménagement du Musée de Lyon à Paris, en 1889, incite à lire l’histoire de l’institution à différentes échelles : locale, nationale, internationale. À cet égard, la stratégie de positionnement scientifique du Musée s’avère cruciale. Combinant salles d’exposition, bibliothèque et séries éditoriales, le Musée se comprenait bien comme un véritable institut scientifique et entendait participer pleinement au mouvement contemporain d’essor des sciences religieuses en Europe. En analysant ses stratégies constantes de rayonnement international, cet article démontre l’importance, dans une perspective d’histoire transnationale, de prendre en compte la politique scientifique des institutions muséales.

Publication details

DOI: 10.4000/rgi.1519

Full citation:

Rabault-Feuerhahn, P. (2015). Une entreprise orientaliste. Identité scientifique et échelles de rayonnement du Musée Guimet à l'époque de sa fondation. Revue germanique internationale 21, pp. 79-98.

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