174300

(2018) Astérion 19.

Les idées de la nature humaine 

l'anthropologie critique et pratique de Spinoza

Sophie Laveran

Si l’idée d’une nature spécifique semble incompatible avec la critique des universaux menée par Spinoza dans la deuxième partie de l’Éthique, il est cependant clair que le philosophe fait un certain usage de la notion de nature humaine, à des fins à la fois descriptives et normatives. Cette ambiguïté se retrouve en particulier dans deux textes célèbres, qui font de la question de la nature humaine un objet central du projet éthique en tant qu’il vise le perfectionnement des aptitudes : la fin du prologue du Traité de la réforme de l’entendement et la préface à la quatrième partie de l’Éthique. Or, le point commun entre ces deux passages est qu’ils sont précédés d’une déconstruction des notions de perfection, imperfection, bien et mal qui paraît disqualifier par avance ces mêmes objectifs comme issus d’idées inadéquates. Pour explorer et tenter de démêler ces difficultés, l’hypothèse directrice de cet article sera que la notion de nature humaine, chez Spinoza, est au centre d’une tension entre la critique de l’idée inadéquate de cette nature, née de l’imagination, et l’effort d’en former, par la raison, une idée adéquate, susceptible de jouer un rôle moteur dans le programme philosophique, notamment dans son horizon éthique et politique.

Publication details

DOI: 10.4000/asterion.3298

Full citation:

Laveran, S. (). Les idées de la nature humaine : l'anthropologie critique et pratique de Spinoza. Astérion 19, pp. n/a.

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